Il est des lieux chargés d’histoire. Des histoires issues de terroirs de la Martinique et des Antilles, aux parfums de sucre, de canne, de rhum.
Des histoires qui traversent les années et qui se défont pour renaître sous un jus meilleur. Un jus de canne. Et surtout, un jus de canne bio, ce n’est pas rien…, cultivée et récoltée sur le site de l’Habitation du Simon qui a près de 350 ans. Là où l’océan amène les alizés qui font danser les flèches des cannes en fleur.

Il est des lieux où l’histoire est difficile à faire renaître. Mais à force de persévérance, de passion, de volonté de « faire autrement », certains arrivent à créer de grandes choses.
Ici, au François, tout commence en 2006, lorsqu’Yves Assier de Pompignan mûrit le projet de créer une nouvelle distillerie. Un chais et un alambic sont mis en placent en 2010, dans l’ancienne purgerie à sucre du 18ème siècle, et, après un peu plus de 5 ans de démarches administratives, d’études techniques et d’apprentissage, l’autorisation est actée, l’activité de faiseur de rhum extraordinaire peut démarrer…
Le lancement de la marque se fait alors fin 2016. Un nouveau rhum sur l’île, il faut oser ! De plus, un rhum au nom intriguant : A.1710. Mais tout s’explique car rien ne se fait par hasard… Là encore on se veut fier de son passé : 1710, pour l’année d’arrivée dans l’île de Jean Assier, premier de la lignée. Et A. pour Assier de Pompignan. Visuellement, c’est très graphique. Le logo est osé : on y voit un trigonocéphale, serpent emblématique de la Martinique, entouré ce A majuscule posé en force et orné d’une couronne. Sans doute pour « l’extraordinaire »… Ce logo est majestueusement apposé sur une carafe en forme de goutte énorme, ornée d’un grand bouchon doré, carafe dessinée par Yves Assier de Pompignan lui-même !
En ces lieux, faire du rhum est un art. Ou devrais-je plutôt dire que des hommes mettent tout leur talent, leur passion et leur savoir-faire pour créer un breuvage unique et différent. Le fruit d’un travail de négoce, de sélections, de maturation et d’assemblages associant jus de mélasse et rhums agricoles de Martinique et de Guadeloupe. Cette passion c’est ce qui m’a tout de suite frappée lors de la visite guidée proposée par Stéphanie, maître de chaix des lieux. Des années à sentir, humer, mélanger, tester. Patienter. Car oui, il en faut de la patience pour faire un rhum.

C’est dans cette sublime Habitation entourée de balisiers, où les touches de rouges rendent jaloux les flamboyants, que la magie opère.
De nombreux partenaires planteurs fournissent de la canne à sucre régulièrement. Mais il y a aussi et surtout les cannes du domaine issues de deux parcelles : l’une bio (sans engrais, pesticides, herbicides ni autres produits chimiques) cultivée sur le site de l’Habitation du Simon au climat sec et sous influence océanique, l’autre dans la plaine du Lamentin au sol humide et riche en alluvions.

