Alors… comment vous dire ? La Havane n’a pas été tout de suite un coup de cœur. Elle nous a surprise, effrayée, interloquée, La Havane nous a peinées et nous a mises mal à l’aise.
Tout juste sortie d’une balade de 4 h en voiture bleue américaine, rêveuse et encore sous le charme de la campagne de Viñales (ici) tout juste laissée, le choc a été rude ! On a débarqué dans des ruelles pauvres, parfois un peu nauséabondes…
On a vu des détritus au sol, des murs délabrés, des ruines… des morceaux d’architecture se détachants (au sens propre comme au sens figuré …) sous le ciel bleu de Cuba. Ciel qui deviendra vite pluvieux et qui nous fera retourner à notre Casa Particular, qui elle était grandiose (Ouf !). Là, on s’est réfugié quelques heures le temps de se remettre des émotions transmises par cette capitale vivante et cinglante de vérité.
Et puis, d’un pas décidé on s’est dit qu’il fallait quand même y aller.
Havana, Oh na na, qu'allais-tu nous réserver ?
Après seulement 1 heure de marche, on s’est fait interpeller par un couple de Cubains qui nous avait repérés de loin.
Et, on s’est « fait avoir… » !
J’avais pourtant été prévenue, mais il y avait un cas d’urgence : les chaussures d’Enola se sont décollées et il fallait une paire de rechange. Ce couple très « serviable » nous a « aidé » à trouver une boutique puis ils ne nous ont plus quittés. On l’a senti venir. Je savais à quoi m’attendre. « Ce soir il y a un grand festival. Venez… C’est exceptionnel… » Et puis aussi : « Si vous voulez des cigares cubains, aujourd’hui on fait des offres spéciales… » avant de conclure voyant qu'on ne cèderait pas : « Il me faut du lait pour les enfants… » La totale !!!
Bref, on a acheté une paire d’Adidas (au final pas très chère 40 CUC, soit moins de 40 euros…) et puis une paire de chaussettes (elles hors de prix : 5 CUC), achetée dans une minuscule boutique située dans la pièce sombre d'une maison privée et on a essayé gentiment de leur dire que nous ne voulions pas de leurs offres. Voyant leurs regards décrépits et limite menaçants, je leur ai laissé une jolie monnaie pour acheter le « fameux » lait et pour pouvoir sortir de ce guet-apens.
On en rit aujourd’hui, mais on a quand même été très mal à l’aise sur le coup. Finalement on s’en est bien sorti et on a terminé notre séjour dans la capitale en regardant droit devant et en ignorant les appels de certains Cubains un peu insistants.
Ci-dessus : à droite l'instant figé où Enola se rend compte que ses chaussures ont rendu l'âme,
et à droite, la fameuse paire d'Adidas (qui au final ne sont pas une contre façon ☺️) qui méritaient ben une photo !
* * * *
Nous avons donc repris notre balade dans les rues de La Havane. Et, malgré Google map, on s’est perdue ! On est partie au Nord alors que nous pensions aller au Sud, on n'a pas trouvé ce que nous cherchions. Mais on a découvert la vraie Havane. Celle qu’on ne montre pas dans les cartes postales ni sur Instagram. Celle qui vit derrière des murs brisés et colorés. Celle qui expose quelques boîtes de conserve en vitrine comme on expose le dernier sac Gucci. Celle qui livre les courses de la journée en faisant monter des paniers. Celle qui fait sécher son linge aux fenêtres.
Havana Oh na na !! Tu es immense et surprenante.
On a observé quelques scènes de vie comme ces joueurs de dominos assis dans la rue (photos ci-dessous).
Il faut savoir qu'à Cuba, le domino se joue à 4 et non à 3 comme aux Antilles.
Le jeu comporte donc des dominos allants jusqu'au double 9 !